Appartement d'Amane Sasaki.

- Je m'apelle Nymphe, pailla distraitement le concerné, et tu n'es pas plus vieux que moi, Amane.

C'était lui où il l'avait dit plusieurs fois ? Assez pour que lui-même s'en souvienne en tout cas. Remarque c'était surtout parce que le barman s'était foutu de sa gueule à se sujet qu'il s'en rappelait si bien. Regarde il est plus jeune mais il tient mieux l'alcool. Oui oui et bien si moi je préfère me droguer aux vitamines j'ai le droit. En fait on pouvait dire qu'Amane allait plus loin que lui dans tous les domaines ; il buvait des cocktails quand lui prenait des sirops, il se prostituait quand lui n'était qu'un modeste gogo-dancer. Ce n'était pas forcément un mal...



- Et ils te sucent le sang comme ça ! Bouh !

Nymphe sursauta, autant à cause du contact subit que de la perte d'une grande partie de son champs de vision. Et la sensation de cheveux longs... il n'était pas du tout habitué. Ça lui évoquait la fois où une araignée s'était perdue entre ses draps et avais escalader ses pieds une fois ou deux avant de se résoudre à terroriser les insectes plus petits qu'elle.
Il poussa donc une faible exclamation avant d'identifier son agresseur comme étant un grand brun mort de rire actuellement. Il marmonna quelque chose qui n'avait aucun sens, juste un peu vexé de s'être fait avoir aussi facilement, et continua à avancer, à moitié poussé par son compagnon.

Ils s'arrêtèrent devant un immeuble en particulier, aussi anonyme que les autres, et il se recula respectueusement pour laisser à Amane taper le code sacré leur ouvrant la porte. L'endroit ne correspondait pas aux qualification de "propre" ou de "charmant". Ni même de "propre à un quelconque épanouissement". Il colla les basques du jeune homme sûr de lui, fixant anxieusement les portes, certain qu'un poivrot bedonnant et bourré déboulerait pour leur chercher des noises. Il parvinrent sauf au palier et il pénétra dans un espace sombre embaumant les vieux murs humides et surchauffés. Un néon fatigué éclaira le tout. C'était propre. Miséreux mais propre, pas comme chez lui. Amane était vraiment plus raffiné que lui, il devait bien le croire.
La pièce principale était un joli rectangle tout simple au milieu duquel trônait un canapé d'un joli gris. Quelques meubles étaient collés au mur et trois quartes portes distribuaient les autres pièces. Nymphe s'avança humblement pour s'asseoir sur ledit canapé dans lequel ses fesses s'enfoncèrent avec aisance, l'avalant à moitié. Il ne put s'empêcher de sourire, de trouve ça drôle.

- Voilà, ça c'est chez moi. Je vis tout seul. Parle à voix basse, tu peux t'assoir. Dis, tu comptes vraiment aller... Rue Grenette, tout seul, à cette heure-ci ? J'ai un clic-clac, et un canapé.

Les yeux bleu se levèrent vers les autres, étrangement jeune à la lumière crue et blanche du néon. Il battit lentement des cils. Ne pas rentrer chez lui, rester ici... ça se tenait. Même s'il ne se sentait pas franchement en sécurité ce serait mieux que la nuit tout seul. En général il rentrait chez lui plus tôt, ou plus tard, en tout cas il n'y avait pas d'ivrognes dans les rues pour l'interpeller en temps normal. Il hocha donc doucement la tête.

- Le clic-clac je veux bien. Merci. Je rentrerais chez moi demain. Tu te réveilles vers quelle heure ?

Tant qu'à faire, ne pas se lever à sept heures et se cogner sur un meuble X en faisant tout tomber et réveiller son hôte. Il envisagea de lui préparer un café au réveil, puis se rappela qu'il n'en avait jamais fait et ne savait pas fouiller silencieusement dans une cuisine, et abandonna l'idée, un peu déçu.

Il aida Amane à déplier la banquette et ne broncha pas lorsqu'il réussit à se pincer les doigts, grimpa dessus pour l'aplanir complètement, relativement fier de l'endroit où il allait dormir. Il se demandé s'il devait faire quelque chose pour remercier l'aide que lui apportait son cadet. Il aurait pu le dédommager avec de l'argent, mais il n'en avait pas des masses et se demandait si c'était une si bonne idée point de vue diplomatie.

- Je peux faire quelque chose de sympa pour toi ? demanda-t-il quand même.

Qu'en savait-il, faire des pâtes, même si ça aussi il ne valait mieux pas, lui masser les pieds, ce qu'il ne savait pas faire mais avec un peu de bonne volonté, il n'allait pas lui refiler des crampes, ou bien faire la vahinée.