Nymphe

Nom : Christa
Prénom : Nymphe
Âge : 21 ans
Race : Reflet
Rang : Séraphin
Pouvoir : Figer le temps pour une personne, ses gestes et même son esprit s'il le désire, mais ça lui demande un effort de concentration qu'il ne peux maintenir que quelques minutes. Par extension il pourrait "geler" tout un périmètre mais ne parvient pas à maintenir son emprise sur le temps d'autant de personnes plus d'une poignée de secondes. Pour canaliser son attention... défaillante il a besoin de désigner la personne du doigt ou de la main, c'est en quelque sorte sa 'formule magique".
Sexe : Masculin
Sexualité : Nulle, serait certainement soumis.
Nationalité : Française
Lieu de naissance : Vannes (Gwened) ~ Miroir
Lieu de résidence : Calyppe ~ Quartiers délaissés.
Situation sociale : Célibataire
Classe sociale : Moyenne ~ Se débrouille comme il peut.
Activité : Strip teaser au Chapelier Fou ~ Cherche un autre emploi à mi-temps.
Humain associé : /A prendre/

Allure : Son allure comme son corps en général? C'est fin, très fin. On aurait pu dire maigre mais la peau ne se heurte à aucun os, pas de côtes saillantes et pas d'organes internes qui se dessinent quand il prend sa respiration. Comme si son squelette n'était pas le même que le votre, pensez-vous parfois. On peut le comparer à un insecte, pas au sens "mocheté avec des membres en trop" mais parce qu'il dégage une sensation de fragilité et de rêve. Sa peau évoque les mêmes sentiments que les ailes d'un papillon, peut-être a-t-elle la même douceur un peu poudrée.
Oh n'oubliez pas, si vous touchez leurs ailes les papillons ne volent plus jamais. Et vous n'aimeriez pas le clouer au sol n'est-ce-pas? Pas lui, pas ce garçon s'extirpant tout juste de l'adolescence qui marche dans la rue en regardant tout sauf là où il va, à un tel point qu'après avoir esquissé un sourire devant ses yeux rêveurs et constamment perdus, vous vous retournez pour vous assurer que oui il a bien vu ce poteau, en revanche il trébuche légèrement sur le début du trottoir. Puis vous continuez et vous espérez vaguement qu'il ne se fera pas écraser avant d'arriver à destination. S'il en a une.
Nous nous devons de parler de son corps, puisqu'il le vend. Fin mais sans heurts, des mains aux doigts légèrement trop longs, un ventre sans abdo, très peu de puissance musculaire en fait ; quand il est malade le simple fait de tousser lui donne des courbatures. Sa peau quand a elle est ultra-sensible et supporte très mal le frottement des coutures des vêtements et autres joyeusetés dans le genre faisant de sa vie une véritable tribulation.
Cheveux : Courts, de petites mèches qui vont dans tous les sens et qui donnent l'envie à quiconque d'y plonger la main pour les ébouriffer. Bleues. Oui, bleues, ça arrive mais ce n'est qu'une teinture balancée régulièrement sur ses cheveux châtain clair tirant sur le blond. Quelque part dans son fouillis il a bien un stock d'épingles à cheveux mais ne prend que très rarement la peine de s'en servir ; fut un temps pour les tâches demandant de la précision et l'attention de ses deux yeux sur le long terme, et quand bien même désormais il se servirait de son casque plutôt qu'enfiler une dizaine de petits bouts de fer qu'il oublierait.
Yeux : Bleu également, et un peu trop grands. Fort heureusement il les écarquille rarement et grignote un peu leur surface à l'aide de ses longs cils, lesquels semblent avoir du mal à tendre naturellement vers la même direction. Il met souvent dessus du mascara bleu bon marché, même pas à l'épreuve de l'eau qui constelle ses paupières et ses joues de paillettes bleues quand il se frotte les yeux. Au début de la journée vous pouvez le trouver bien maquillé, mais une fois midi passé il donne l'impression de s'être mis du fard à paupières.
Style vestimentaire : Avant les vêtements il aime les tissus, les doux comme la soie et le synthétique (en poils de synthétiques véritables ù_ù). Il aime les sous-vêtements, les jolis sous-vêtements, et les voiles transparents, nuisettes dorées complètement transparentes, fines comme du gaze, il aime les plis qu'elles font sur ses cuisses, et ce genre de choses. Les porte-jarretelle le laissent un peu plus dubitatif de par leur côté contraignant mais il en possède une ou deux, métier oblige. Ses vêtements "de rue" sont un jean (mais pas n'importe lequel u_u un jean à la toile suffisamment fine pour être non agressif au toucher. Conséquences : facilement déchirable. En hiver pour se protéger du fois il met des jambières.), et pour le haut des... débardeurs, haut en synthétiques ramassés ici et à, superposés en assemblages parfois douteux dont il ramène les pans contre ses joues pour s'en caresser. Il évite autant que possible lanières et choses dépassantes dans le genre qu'il oublie et s'accroche partout avec. Tous ses gilets ont des capuches quelque soit la couleur, et autour de son cou ou sur sa tête il a un casque audio, noir et tout simple.

En général : Distrait, ailleurs, rêveur... Il fuit le monde, principalement la douleur ressentie de ne pas être entier, en lisant énormément et en écoutant de la musique. On le trouve perpétuellement "à l'ouest" et c'est vrai que ses compétences émotionnelles sont ralenties et parfois même décalées. Il vit dans son monde, ne regarde pas le reste où, quand ça lui arrive, observe simplement en tant que spectateur. Ses expressions réurentes sont : une moue neutre, distraite, vaguement habitée qu'il a en écoutant de la musique et marchant dans la rue par exemple, une petit moue renfrognée et surprise, une autre désapointée... Il connais parfaitement toutes les variantes de degré de la surprise, vu qu'il ne s'attend à peu près à rien, donc si vous lui adressez la parole et qu'il vous regarde comme si vous aviez un caca rose avec des yeux sur la tête, surtout ne pas faire attention. Il est simplement surpris que vous l'ayez vus et que votre esprit ait fait un cheminement logique conduisant à lui adresser la parole. Et accessoirement trouvera que votre sens de la logique est perturbé.
En découle de ça une maladresse qu'on pourrait qualifier d'attendrissante -il s'agit quand même d'un petit uke après tout- mais quand votre conjoint laissera tomber sous vos yeux votre plat préféré sans aucune raison apparente en émettant simplement un "oups" peu concerné, vous aurez des envies de meurtres.
Son équilibre n'est pas extra, parfois le simple fait de tenir debout sans bouger semble être une tâche dure à accomplir pour lui et il chancellera sur un pied, cherchant à se stabiliser sur la première personne qui passe, montrant dans ces moments là une farouche méfiance vis à vis des murs. En plus de cela il se trouve qu'il aime de balader sur les murets et autres surfaces plus ou moins étroites et élevées sur sol, incluant également rambardes des pontons de pierre.
De fait si Nymphe avait fait partie d'une race autre que la race humaine, possédant un savoir et une technologie éliminant la sélection naturelle, on aurait pu s'extasier des années sur la survie d'un représentant aussi inutile.
Son humain est la seule personne avec laquelle il est vraiment émotif. Voir sur-émotif. Il s'emporte souvent dans les conversations avec lui et reste névrosé plus ou moins longtemps suite à celle-ci, ce qui peut s'averrer assez drôle et divertissant si vous êtes une sorte de sadique en puissance.
Qualités : Il est... gentil... n'a aucune volonté d'aller contre celle des autres en tout cas, ni de faire chier le monde. Il est docile, pas seulement avec son humain, et même si c'est inutile au vu de sa maladresse au moins vous aurez la bonne volonté qui va avec. Il a une bonne culture générale et des notions en esthétique et peux choisir comment s'habiller, se maquiller, et peut vous conseiller la couleur du papier-peint pour votre salon. Sinon je ne vois pas...
Défauts : Maladroit autant physiquement qu'avec ses mots ou autres, cuisine très mal, assez dépensier, un sens moral un peu décalé, toutes les choses citées plus haut dans le général en y ajoutant un fénéantisme certain. De plus c'est un pacifique forcené et ne sera d'aucune utilité dans un éventuel combat Pokémon entre deux reflets.
Il aime : Les livres, surtout la fantasy traitant de problèmes très éloignés du siens, les yeux vidéos, surtout les jeux de rôle, la musique énormément, le restaurant quand il a de quoi se payer, les tissus doux, les beaux sous-vêtements et tout ce qui peut avoir des voiles transparents, les choses qui font des reflets... enfin plein de choses. Il peut aussi aimer votre façon de marche ou de parler et vous coller un certain temps.
Il n'aime pas : Avoir mal, ne pas comprendre quelque chose, les films traitant de drame psychologique, les sitcoms, les mecs virils, et surtout qu'on prétende savoir à quoi il pense. Les prétentieux son assez mal supportés par ses nerfs également.

Shplop. C'est le bruit que ma naissance a du faire. Avant il y avait du noir, je n'existait pas. Puis je suis apparu. Apparu du vide, et ce vide qui se déchire a du faire "shplop", un vague bruit de suscion. J'aimerais dire que je me souviens de ce moment -je peux en fait, mais je voudrais que ce soit vrai- me souvenir du carré de centimètre où je suis tombé, où je suis resté jusqu'à ce qu'on me ramasse. Peut-être dans l'herbe d'un jardin, peut§être sur un trottoir, j'aimerais bien savoir. Ou quelque part sur le port... Ou dans un appartement. On m'a apellé Nymphe parce que sur mon "dossier" on m'avait décrit comme "de couleur pâle, lactescente et transparente sur les bords". Peut-être que c'était parce que je ressemblait à une nymphe en plus gros qu'on m'a donné ce nom. Nymphe Crista, comme "chrysalide". Et avec ce nom on m'a figé pour toujours dans un stade intermédiaire d'évolution.

C'est un peu ce que nous sommes tous...

Depuis que j'ai une conscience je souffre, comme si mon existence était une erreur. Il paraît que c'est la même chose pour nous tous. Depuis que je sais lire je sais que la lecture endort ma souffrance. Mieux que le sommeil, mieux que l'alcool. Lire, écouter de la musique, regarder des films, et même jouer aux jeux vidéos. Tout ce qui peut m'empêcher de penser et me faire oublier. Alors j'amasse les livres, les musiques, les films et les jeux, alternant entre les uns et les autres, les apprenant par coeur...

" Quelqu'un... "
Hein ?
Nymphe essaya de bouger. Il ne savait pas où il était ni qui il était, simplement qu'il répondre à cette voix. Après quelques secondes d'essais infructueux il réussit à se retourner, et ses grand yeux tombèrent sur un enfant de son âge. Onze ans. Son coeur sursauta, comprenant maladroitement qu'on était en train de l'appeler, de mettre fin à cette attente qui n'avait pas eu le temps d'être longue. Et il avait vaguement peur de tout faire rater, comme il laissait parfois les assiettes s'échapper de ses mains.
L'enfant était ravagé, pleurait et s'agitait nerveusement. Nymphe conclut son contrat à onze ans, et quitta le miroir sans laisser de trace, apparaissant dans l'autre monde
comme le jumeau de toujours de son frère, malgré le fait qu'il n'y avait aucune ressemblance entre eux. Leur contrat ? Un contrat de longue, longue durée.



- *** ?
Dix-sept ans. Nymphe montait l'escalier de bois sombre qui menait à leur chambre. Il était sorti en ville dans l'après-midi, les parents étaient absents... Et la maison était moite et vide. Il fit tomber sur le sol sa sacoche pendant au bout d'une lanière, libérant son épaule de son affreux frottement et poussa la porte de la chambre de son humain, accessoirement la sienne aussi.
Des soupirs, des halètements, un corps se faisant dominer par un autre, soumettre par un autre... *** faisait simplement l'amour avec son petit ami du moment. Sur son lit certes. Il resta quelques secondes parfaitement immobile et surpris comme toute personne le serait, et avant de penser à reculer *** tourna la tête, les lèvres entrouvertes sur un halètement, et croisa son regard. Les autres prunelles n'exprimaient ni surprise, ni gène, ni honte, rien ne vint altérer leur voile de plaisir, comme si elles venaient de glisser sur un mobilier. Nymphe revint à lui même et ferma silencieusement la porte de sa chambre. Il se retrouva face au mur du couloir et au blanc de son esprit. Il... devait faire quelque chose ? En désespoir de cause il prit le parti de s'assoir à côté de la porte. Il sortis les écouteurs de sa saccoche et se replia sur lui-même, plongeant distraitement dans la musique pour ne pas trop s'ennuyer. Il ne savait pas s'il aurait du éprouver de la colère ou de la gène vis à vis de la situation qu'il venait de surprendre? Il n'y avait rien en lui, quelques lignes confuses sur fond blanc. Il était certain d'éprouver un certain agacement en pensant à son lit qui serait sale de leur sueur mélangée, ainsi qu'à leur squattage d'une chambre qui était aussi la sienne mais à part ça....
Le temps de trois chansons la porte s'ouvrit, et les jambes d'un petit ami rhabillé passèrent à côté de lui, manifestement sans le voir. Comme si ce type importait. Bientôt les jambes de *** apparurent sur le pas de la porte, engoncées dans leur jean, et il s'assit à côté de lui.
Nymphe sentait qu'il devait dire quelque chose mais ne voyait rien pour l'aider dans le blanc de sa tête. Il retira ses écouteurs et balança distraitement.

- C'était ben ?
- Oui, soupira ***, comme toujours.
- Tu aurais pu éviter de faire ça sur mon lit.
- Désolé, l'urgence du moment, tu sais...
- ...
- Ha oui c'est vrai. Tu ne sais pas. Et bien quand ton petit ami t'allonge sur un lit tu ne va pas lui demander "non attends ça te dérangerais qu'on aille sur l'autre?".

Nymphe ne répondit pas, assimilant l'information comme il apprenait une leçon. Les hormones étaient venues en même temps que son pouvoir, et si ce dernier c'était développé, après s'être masturbé une ou deux fois il n'avait pas compris l'utilité existentielle de la chose et son corps s'était figé dans une frigidité distraite. Il avait trouvé son humain attirant auparavant, mais n'avait pas le sang plus échauffé qu'en regardant une photo de coccinelle. De toute façon il ne cherchait pas à fait bouillir son sang, simplement à faire planer son âme. Raterrir de la sorte dans son corps ne faisait que lui rappeler à quel point il le connaissait mal et était maladroit avec, comme piégé dans une poupée trop grande.
*** se passa une main dans les cheveux et soupira exagérément.

- Enfin si tu es jaloux tu peux me le dire.
- Ha...? Non...

Et comme Nymphe cherchait des yeux la chanson qu'il allait écouter ensuite, il ne remarqua pas le tic énervé de son humain.
Et ce fut la même scène, des dizaines de fois, pour quelques années encore. Toujours des histoires avec les amants de ***, ces histoires inutiles auquel l'humain semblait porter plus d'intérêt que leur quête initiale. Toujours cette question de jalousie. Nymphe avait répondu "oui" une fois pour voir, mais ses ennuis avaient été pires. Il se demandait souvent, calé près d'une fenêtre à regarder le ciel en écoutant Tarja, si le souhait d'un enfant de onze n'était plus celui d'un adolescent de dix-neuf. Les hormones semblaient changer les gens. Et timidement, une pointe de mépris naissait en lui. Lui n'avait pas changé depuis l'âge où remontaient ses souvenirs, si les autres n'étaient pas capable de faire autant...

- Mais qu'est ce que tu veux que je dise, *** ? Qu'est ce que tu veux que je fasse?
- J'voudrais que t'arrêtes de me poser cette question et que tu penses par TOI-MÊME des fois. Non mais c'est dingue tu as oublié ton cerveau dans le miroir ?
- Mais tout ce que je veux FAIRE c'est t'obéir, tu comprends? Pour qu'on finisse notre putain de contrat et que je pourrisse pas plus longtemps comme ça à rien faire.
- Alors je suis qu'un moyen de te rendre "entier" c'est ça ? Y'a rien d'autre que tu vois en moi?!
- Mais qu'est-ce que tu veux que je voie d'autre ?

Nymphe avait levé les yeux au ciel pour montrer son exaspération, et n'avait pas vu venir la gifle. Il était surpris mais en aucun cas n'aurait répondu aux coups de son humain. Mais *** ne se calmait pas, non, il criait encore.

- DÉGAGE ! Je veux plus te voir, plus jamais! Prend ton baladeur, tes putains de livres, va voir ailleurs, je te paie même le taxi si tu veux mais dégage.

Nymphe ne répondait pas, regardant fixement le sol de leur appartement, les miettes entre les lattes du plancher. Sa tête se refroidissait. *** disait vraiment n'importe quoi. Vivement qu'il se calme. Un genre de cri aiguë lui échappa quand une main se referma sur ses cheveux, le traînant jusqu'à la porte qui était à quelques pas, et le poussant de l'autre côté. Sbam-clac. Porte/locquet.
Les yeux bleu balayèrent le couloir, indécis, et il décida de se coucher devant la porte.

C'était "la grande dispute". Celle à l'issue de laquelle il fut séparé de son humain. Enfin pitoyablement jeté. Ce n'est qu'au moment où il se retrouva dans la rue avec ses sacs d'affaires qu'il compris à quel point *** était sérieux. Alors l'angoisse lui serra le ventre et il pleura une heure contre son téléphone portable, tentant de convaincre sa Moitié de ne pas déménager pour ne pas être retrouvé. En vain. Il se fit raccrocher à la gueule quand l'amant de *** arriva et il se recroquevilla sur le trottoir, haïssant pour la première fois ceux avec qui son "frère" couchait.
Il passa une nuit sur un banc, les yeux ouverts jusqu'au matin tellement dormir dehors dans une ville l'effrayait. Il n'avait pas d'amis, pas de connaissances, personne à qui s'attacher et qui souffrirait inutilement le jour où il n'aurait fait plus qu'un avec son humain. Malgré la musique il avait réfléchi, il était mort de peur, peur que *** n'aie un accident un jour, peur qu'il meure, s'il mourrait lui serait seul pour toujours... pour toujours une âme errante et incomplète.
Depuis "la grande dispute" il envoyait de temps en temps des messages à ***, qui bloquait ses appels. "Tu es vivant? Surtout ne meurs pas... je t'en supplie". Et depuis ce jour il vivotait en attendant le coup de fil par lequel sa seconde moitié le rappellerait.


- T'veux danser ?

L'aimable barman et gérant du Chapelier Fou avait lancé cette phrase comme une plaisanterie entendue à l'adolescent aux grand yeux bleu fixant la scène, complètement subjugué. Il ne s'attendait pas à ce qu'il réponde "oui", ni qu'il tienne aussi farouchement à se faire engager.
Sa façon de marcher était affreuse, ses gestes maladroits au possible, et il n'y avait rien à montrer avec cette maigreur mais... il en fallait pour tout les goûts. De plus ils avaient tellement de strip-teaser, tellement de formes mouvantes qu'un moins bien foutu que les autres ne serait pas un poids lourd. IL signa une sorte d'arrangement avec le gamin, fixant le pourcentage qu'il toucherait à environ 20%. Puis dans les coulisses des mains deshabillèrent le corps blancs de Nymphe, et des sourire un peu railleurs tentèrent de lui apprendre comment marcher, capter l'attention de son public, les faire panteler, le strict minimum pour qu'il ne soit pas tâche, les secrets qui le feraient sortir du lot, il devrait les trouver seul.


La musique, s'il avait du la décrire, et scintillante et soyeuse, enveloppait toute l'air d'ambiance très glamour et collait parfaitement au cadre. £Derrière le rideau de la troisième scène, il ajustait sa perruque sur sa tête, essayant de se mettre en état "d'éveil" et de ne rien oublier. Les boucles blondes descendaient sur ses épaules et le chatouillaient. Depuis qu'il travaillait ici il se rapellait pourquoi il avait les cheveux courts. Trois, deux, un, l'autre danseur entra et il prépara son entrée, une seconde après sa disparition au regard des autres. Même si son métier avait l'air salissant, les belles choses qu'il portait il n'y avait pas eu accès avant. Quelques pas pour rejoindre la première barre où s'affairait "Steel". Ils avaient tous des noms de scène, le sien était "Pearl". Steel délaissa sa barre pour venir glisser les mains sur son corps, repoussant les pans de tissus bout pas bout, mimant des caresses et des baisers érotiques. La peau de Nymphe frissonnait à peine, et il mimait des pâmoisons et une extase éthérée comme s'il s'agissait d'une chorégraphie. Puis il quittait les bras de Steel et s'avançait seul vers la deuxième barre, jusqu'à la dernière, celle où ses vêtements tombaient pour de vrai sur le sol, là où il ondulait ses hanches, à genoux, en direction du public, les pouces passés sous la ficelle de son string pendant que des mains moites glissaient des billets sous son porte-jarretelle, caressant sa cuisse au passage. Enlève tout. Ils voulaient toujours qu'il enlève tout, mais c'était la seule chose qu'il n'avait pas le droit de faire. Enfin. L'une des choses. Mais tous les autres le dévisageaient les yeux roulant à la recherche d'une espace entre le tissus et sa peau, à la recherche de ses poils pubien dorés.
Quand il regagnait les loges, il ramassait les petits billets verts disséminés sous les ficelles qui le vêtaient encore, montait à la régie des lumières et partageait avec leur trésorier cocaïnomane et se rhabillait normalement avant de se glisser dehors.
Il jetait sa perruque dans son casier, goûtait à l'air à peine plus frais du dehors et deux rues plus loin, une fois assuré que personne ne l'avait suivi, se permettait de remettre son casque.
Puis toujours, il regardait son téléphone cellulaire, l'angoisse de l'appel manqué. Toujours.